EN SAVOIR PLUS SUR L’ENDOMÉTRIOSE ?
Règles douloureuses, douleurs abdominales et pelviennes, troubles urinaires et/ou digestifs, et si c’était l’endométriose ?
QU’EST CE QUE L’ENDOMÉTRIOSE ?
L’endométriose est une pathologie gynécologique chronique qui concerne environ 10% des femmes en âge de procréer, soit de 1,5 à 2,5 millions de femmes en France.
Sur le plan médical, L’endomètre constitue la muqueuse utérine, c’est-à-dire la couche la plus interne de l’utérus. Au terme du cycle menstruel, une grande partie de l’endomètre est censé être éliminé lors des règles. Dans le cas de l’endométriose, ce tissu situé en dehors de la cavité utérine demeure après les règles, et réagit aux variations hormonales du cycle menstruel. Cela provoque aux endroits où il se trouve des saignements, des nodules, des kystes, ainsi que des inflammations et des formations de tissus cicatriciels pouvant toucher les organes avoisinants.
Les causes de l’endométriose sont encore trop mal connues, multifactorielles, associant des facteurs directement liés aux menstruations à des facteurs génétiques et environnementaux.
QUELLES SONT LES FORMES D’ENDOMÉTRIOSE ?
Il existe 3 formes d’endométriose. La Haute autorité de santé et le Collège national des gynécologues et obstétriciens de France (CNGOF) en 2018 :
– l’endométriose superficielle (ou péritonéale) qui désigne la présence d’implants
d’endomètre ectopiques localisés à la surface du péritoine,
– l’endométriose ovarienne : l’endométriome ovarien est un kyste de l’ovaire caractérisé par son contenu liquidien couleur chocolat,
– l’endométriose pelvienne profonde (ou sous-péritonéale) correspond aux lésions qui s’infiltrent en profondeur à plus de 5 mm sous la surface du péritoine. L’endométriose profonde peut toucher typiquement les ligaments utérosacrés (50 % des cas), le cul-de-sac vaginal postérieur (15 %), l’intestin (20-25 %), représenté majoritairement par la face antérieure du rectum et la jonction recto-sigmoïdienne, la vessie (10 %), les uretères (3 %) et au-delà de la cavité pelvienne, le sigmoïde, le côlon droit, l’appendice et l’iléon terminal pour les localisations les plus fréquentes.
Il existe également des formes d’endométriose extra pelvienne comme l’endométriose diaphragmatique et thoracique.
QUELS SONT LES SYMPTÔMES DE L’ENDOMÉTRIOSE ?
L’endométriose est une maladie dont les symptômes varient fortement d’une personne à l’autre. Les règles douloureuses (ou dysménorrhées) sont néanmoins le principal et le plus précoce des symptômes douloureux. En dehors du cycle menstruel, l’endométriose peut également générer des douleurs du quotidien, qui apparaissent généralement à l’adolescence, et s’intensifient avec le temps, d’où le besoin de diagnostiquer l’endométriose le plus tôt possible.
De même, les douleurs pendant les rapports sexuels, également appelées dyspareunies, sont un autre symptôme récurrent de l’endométriose, parmi tant d’autres : troubles urinaires, digestifs, neurologiques, etc.
Si ces symptômes sont tous différents, ils ont néanmoins un point commun : ils détériorent fortement la qualité de vie des femmes qui en souffrent. C’est la première cause d’infertilité en France. Environ 40 % des femmes atteintes ont des problèmes de fertilité et on estime qu’environ 50 % des femmes infertiles seraient porteuses d’endométriose. Certaines femmes atteintes d’endométriose sont par ailleurs asymptomatiques, d’où un diagnostic souvent long et complexe.
COMMENT DIAGNOSTIQUER L’ENDOMÉTRIOSE ?
Il est très difficile de diagnostiquer précocement l’endométriose, en raison de la faible spécificité des symptômes, du tabou autour des règles et de la banalisation des douleurs. Quelle femme ne s’est jamais vue dire : « C’est normal d’avoir mal pendant les règles ? » La méconnaissance de la maladie par les soignants, par les femmes elles-mêmes, et par le grand public n’arrange rien. Cette situation induit un retard diagnostique quasi-systématique, qui est en moyenne de sept ans. Ce laps de temps est à l’origine d’une évolution silencieuse, et parfois irréversible, de la maladie.
Les examens cliniques (gynécologiques) sont essentiels pour aider au diagnostic et orienter la prescription d’une échographie pelvienne, endorectale ou d’une IRM.
QUELS SONT LES TRAITEMENTS POSSIBLES ?
À ce jour, il n’existe en effet pas de traitement curatif pour guérir de l’endométriose. Les options thérapeutiques restent limitées et circonscrites à l’amoindrissement des douleurs : pour les atténuer, les malades peuvent recourir aux antalgiques, à des anti-inflammatoires, à des traitements hormonaux (comme la pilule contraceptive), à la résection chirurgicale (en dernier recours). Mais si ces traitements atténuent les douleurs, ils ne permettent pas encore de guérir de l’endométriose. Nombreuses sont celles qui en conséquence doivent avoir recours à l’aide médicale à la procréation (AMP).
Les approches non médicamenteuses sont également essentielles pour la prise en charge de la douleur et pour l’amélioration de la qualité de vie des patientes.
Tous ces soins de support sont un complément indéniable aux traitements médicamenteux et chirurgicaux : l’ostéopathie ou la kinésithérapie viscérale viennent par exemple redonner de la mobilité aux organes stressés par une chirurgie, assouplir les adhérences également. De même faire appel à un.e kinésithérapeute ou une sage-femme formé.e en pelvi-périnéologie permet de prendre en charge la douleur provoquée par la dyspareunie.
Parmi ces techniques, dans leurs recommandations, la HAS et le CNGOF indiquent également que le yoga, la relaxation, l’ostéopathie ou l’acupuncture apportent des bienfaits. Beaucoup de personnes pratiquent également la sophrologie, l’hypnose, l’alimentation anti-inflammatoire, la phytothérapie, la micro-nutrition.
Sources :
- Dossier de presse 14/02/2022 https://sante.gouv.fr/archives/archives-presse/archives-dossiers-de-presse/article/strategie-nationale-de-lutte-contre-l-endometriose
- EndoFrance : https://www.endofrance.org/